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La vie au quotidien

3.2 La vie au quotidien

 

L’âge moyen d’un porteur de pacemaker est d’environ 72 ans (il est possible de vivre très vieux avec un pacemaker puisque le patient le plus âgé avait dépassé 107 ans…). Très souvent les nouvelles implantations sont des patients de plus 70 ans. Elles peuvent aussi concerner des porteurs très jeunes, parfois même tout juste nés. Il est important de comprendre les conséquences du pacemaker sur la vie de tous les jours, et d’essayer de réduire les contraintes. C’est ce que nous développerons dans cette partie.

 

Nous étudierons aussi comment pourra évoluer la vie des patients grâce aux améliorations du stimulateur cardiaque.

 

3.2.1 La vie d’aujourd’hui avec un pacemaker

 

La première chose qu’un patient vous dira lorsque vous lui demanderez comment il vit avec un pacemaker est « comme tout le monde ». En effet, le stimulateur cardiaque autorise quasiment tout, et représente surtout pour les patients une liberté retrouvée.

 

Les faiblesses du cœur rendent les patients plus fragiles, plus fatigués, parfois sujets à des pertes de conscience (syncopes) qui peuvent entraîner la mort. Dans ces circonstances, la vie avec un pacemaker est bien sûr ressentie comme une résurrection. Les contrariétés ou limites ne sont pas spontanément mises en avant. Elles demeurent toutefois et ne doivent pas être ignorées, car l’enjeu est important.

 

Le pacemaker situé juste sous la peau reste visible, même quand sa pose ne laisse quasiment pas de trace comme le montre la photo ci-jointe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Torse d’une personne portant un pacemaker

 

http://sasi101.blogspot.fr/2012/06/stimulateur-cardiaque.html

 

 

Durant les trois premiers mois avec un pacemaker les restrictions sont nombreuses car l’appareil n’est pas complètement inséré dans la peau. Il est notamment interdit de lever les bras, pour éviter un déplacement du stimulateur. Au fil du temps le corps s’habitue, une gaine fibreuse se constitue et stabilise le stimulateur et l’empêche de bouger en cas de choc. 

 

Au delà de cette période de vigilance, les points de surveillance continuent d’exister et des contrôles doivent être opérés régulièrement pour vérifier le bon fonctionnement de l’appareil dans le cadre d’une surveillance médicalisée.

 

En dehors de cette contrainte médicale, les conséquences et surtout les risques les plus fréquemment citées sont les suivants :

 

 

L’électromagnétisme au quotidien

 

En premier lieu, le risque le plus important  est celui de la perturbation du bon fonctionnement du pacemaker par un champ électromagnétique important, ce qui a déjà été présenté au chapitre précédent. En dehors des risques déjà évoqués liés aux portiques de sécurité ou d’aéroport,  ainsi qu’à l’IRM, l’électromagnétisme est aussi présent dans  la téléphonie mobile, les plaques à induction ou encore les matériels à moteurs thermiques tels que ceux utilisés pour le jardinage.

 

Pour les téléphones cellulaires, il est très fortement recommandé de porter le téléphone dans une poche du côté opposé à la localisation du pacemaker. Lors d’un appel, il est important que le téléphone reste à une distance de 20 centimètres au moins du stimulateur.

 

Il est par ailleurs nécessaire d’utiliser autant que possible une oreillette et ne pas conserver son téléphone, même en veille, du côté du stimulateur, et surtout éviter de se trouver trop près des bornes relais de radiotéléphonie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bornes relais de radiotéléphonies

 

http://www.referencementgoogle.eu/actualites-finance-economie/

 

 

L’électroménager, et notamment (mais pas exclusivement) les cuisines, intègre aussi des matériels susceptibles d’émettre des ondes électromagnétiques puissantes. Les plaques à induction sont les plus manifestes : il est recommandé de rester à plus de 60 centimètres des plaques. C’est également le cas des fours à micro-ondes, des postes de télévision, des lecteurs CD ou encore des haut-parleurs pour lesquels il est préférable de conserver une distance de sécurité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Niveaux des champs magnétiques des matériels

 

http://www.clefdeschamps.info/Ou-trouve-t-on-des-champs

 

 

Le stimulateurs cardiaques et les activités sportives

 

Les pacemakers actuels ont une autonomie d’une dizaine d’années. Si les pacemakers eux mêmes peuvent être changés assez facilement, cela reste une opération.  Les électrodes connectées au cœur, quant à elles, sont beaucoup plus difficiles à changer. Il est donc demandé aux patients d’éviter les actions qui pourraient endommager ou dégrader prématurément ce dispositif.

 

Parmi celles-ci figurent les sports à risque (rugby, boxe, karaté, …) dont les chocs peuvent conduire à abimer, voire à simplement déplacer les composants du pacemaker, mais au détriment de la durée de vie et de son efficacité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo d’un combat de boxe

 

http://telechargementgratuit411.blogspot.fr/2013/10/les-50-plus-grands-matchs-de-boxe-de.html

 

 

Même des sports apparemment non violents sont très fortement déconseillés. L’interview d’un jeune patient (17 ans) a mis en évidence l’interdiction de faire du sprint : les mouvements brusques et la tension du corps peuvent endommager le dispositif.

 

D’autres sports nécessitant des mouvements brusques du bras (tennis, golf) sont fortement déconseillés, car ces mouvements peuvent entrainer le déplacement du matériel. Ils ne sont cependant pas interdits.

 

Néanmoins,  si un patient souhaite pratiquer ces sports, il doit le signaler au chirurgien pour que celui-ci positionne le pacemaker en conséquence.

 

Enfin, certains sports sont contre-indiqués avec les stimulateurs cardiaques. Les efforts sportifs (contractions, notamment pour celles portant sur la partie haute du corps) peuvent engendrer des signaux électriques qui peuvent sembler provenir du cœur, et perturber la bonne lecture par le stimulateur du cœur. Le stimulateur peut mal réagir, et dans certaines circonstances, ces réactions peuvent avoir des conséquences dramatiques. C’est notamment le cas pour l’alpinisme et la plongée, dont l’activité est très exposée.

 

Le pacemaker et les loisirs

 

Certaines activités de bricolage sont aussi très fortement déconseillées, voire proscrites pour certaines. Scier par exemple (mouvements violents et répétés des bras) peut conduire à des déplacements du pacemaker. De même, porter des charges lourdes, avec les bras en l’air accroît le risque de déplacement du dispositif et une perte d’efficacité.

 

Autre risque : le soudage à l’arc… Les passionnés devront restreindre leur passion avec un pacemaker.

 

Le stimulateur et les activités professionnelles

 

S’il n’y a pas d’interdiction formelle d’activité professionnelle à cause du pacemaker, l’accès à certaines professions peut être restreint ou déconseillé. C’est le cas de toutes les professions qui exposent à des risques de champs électromagnétiques importants. Parmi celles-ci :

  • les professions médicales qui exposent à des IRM ;

  • les professions qui exposent à des matériels électroniques ou électriques puissants (radars, antennes de radio ou télédiffusion, travail sur des réseaux électriques haute ou basse tension).

 

D’autres professions présentent d’autres contre-indications au pacemaker : les professions « de force » comme celles du bâtiment ou des travaux de voierie, qui exposent à des mouvements fréquents et violents. Les risques sur le déplacement des électrodes sont importants.

 

Enfin pour certaines professions qui requièrent une vigilance très importante (comme des postes de contrôle aérien), les porteurs de pacemakers doivent préalablement suivre une visite médicale pour confirmer leur capacité à assurer ce type de métier.

 

Le pacemaker et les assurances

 

Les porteurs de pacemaker doivent signaler à leur assurance qu’ils portent un stimulateur. A défaut, ils s’exposeraient au risque de ne pas être couverts par l’assurance en cas de problème.

 

3.2.2 La vie de demain avec un pacemaker

 

La miniaturisation des pacemakers est un enjeu important depuis le premier dispositif. En 1958 un stimulateur faisait 30 centimètres de hauteur. Aujourd’hui, il n’en fait plus que 5. Cette miniaturisation va sans aucun doute continuer dans les années à venir comme l’indique la partie 2.3. qui présente notamment le Nanostim ou encore le Micra : les stimulateurs ne contiendront plus de boitier. Cette évolution va aussi sans doute drastiquement diminuer les restrictions, notamment celles relatives au sport. Par exemple, les tennismen devraient ne plus avoir de restriction.

 

Il est possible aussi que les progrès permettent de protéger les stimulateurs des risques liés à l’électromagnétisme. Il existe déjà des housses de protection fabriquées avec un tissu comprenant 2% de fibres de métal sur le principe de la cage de Faraday (une infrastructure métallique ayant pour propriété de bloquer les ondes). Ces housses ne sont pour l’instant pas appliquées aux pacemakers. Mais les chercheurs pourraient s’en inspirer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Housse de protection électromagnétique

 

http://www.housse-de-portable.com/content/8-fonctionnement-protection-electromagnetique

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